Quelle pêche pour 2017?

Date de publication : 16 décembre 2016

La commission européenne a publié le 27 octobre dernier sa proposition concernant les possibilités de pêche pour 2017. Revue de détails…

Les propositions 2017 ne sont pas une surprise car elles sont fidèles aux propositions du CIEM et du CSTEP pour une exploitation au Rendement maximal durable (RMD ou MSY en anglais) dès 2017. Il faut tout de même noter le nombre significatif des stocks -18 – pour lesquels la Commission propose une augmentation ou un maintien du TAC, conséquence des efforts réalisés ces dernières années. Notre organisation professionnelle se félicite en particulier de la hausse proposée pour l’églefin en mer Celtique même si cette augmentation n’est pas à la hauteur de l’abondance et de l’extension du stock.

Le statu quo présenté sur la sole est néanmoins cohérent avec les mesures de gestion mise en place au sein du CCSud. Si ce niveau de TAC et les mesures associées (arrêt biologique et augmentation de maillage) sont aujourd’hui fortement contraignants pour les activités de pêche, les efforts devraient être récompensés dans les années à venir par une augmentation de la biomasse et des possibilités de pêche.

Évolution positive des possibilités de pêche

Malgré ces notes positives certaines propositions soulèvent une véritable inquiétude. La baisse de 68% du TAC de cabillaud de mer Celtique en est une pour les pêcheries hauturières bretonnes. Il conviendrait pour ce stock de retarder l’atteinte du RMD au delà de 2017, pour tenir compte du statut particulier des pêcheries mixtes notamment en lien avec les hausses des TAC pour l’églefin et le merlan dans la même zone. Par ailleurs, l’application du principe de précaution, c’est-à-dire la baisse systématique pour un certain nombre de stock, ne paraît pas indispensable pour garantir leur exploitation durable et pourraient fortement contraindre l’activité de nombreuses flottilles, notamment pour les navires exploitant lieu jaune et merlan du golfe de Gascogne.

Évolution à la baisse

Les propositions importantes encore en attente concernent la langoustine, la raie et l’anchois.
L’OP, Les Pêcheurs de Bretagne, étudie de près ces propositions et travaille à apporter les arguments nécessaires à l’optimisation des possibilités de pêche qui seront décidées au Conseil des ministres de la mi-décembre pour 2017.

 

Les mesures relatives au bar

Dans la zone nord (IVbc,VIIdefh) la Commission propose par dérogation au moratoire sur l’ensemble de l’année, les mesures de gestion suivantes :

  • Pour les métiers du chalut de fond et de la senne, les captures de bar ne doivent pas dépasser 1% des captures totales du « jour » et 1 tonne/mois.
  • Pour les métiers de l’hameçon, le moratoire est maintenu au mois de février et mars. Pour les dix autres mois une limite de 10 tonnes annuelles par navire est proposée.

 

Compte tenu de l’état du stock, les mesures de protection doivent permettre de limiter les contraintes sur les flottilles très dépendantes. L’application d’un plafond annuel de capture pour les ligneurs à 10 tonnes va dans ce sens. Par contre, le maintien d’un taux de capture de 1% pour les flottilles chalutières ne permet pas de réellement prendre en compte les captures accessoires inévitables dans les pêcheries démersales ciblant d’autres espèces. La flexibilité apportée à la pêche plaisance en fixant un nombre de poissons par mois et non plus par sortie ne parait pas être un bon signe compte tenu des efforts consentis par les professionnels. Nous ne sommes pas assurés que les plaisanciers aient les moyens de déclaration et de contrôle pour appliquer cette mesure à hauteur des obligations demandées aux professionnels.
Pour le Golfe de Gascogne des mesures de gestion sont également en préparation même si l’état du stock est considéré comme plus favorable que celui du nord.