Le Conseil des ministres européens de la pêche se réunira les 11 et 12 décembre pour fixer les possibilités de pêche 2026. Une période d’incertitude extrêmement forte pour les pêcheurs.
L’an dernier, nous avions publié une infographie pédagogique « TAC et quotas : comment ça fonctionne ? » que vous pouvez retrouver ici. Cette année, nous souhaitons attirer l’attention sur trois dossiers majeurs.

  1. Maquereau – Incapacité de l’UE à défendre ses pêcheurs dans la négociation internationaleLe maquereau, pour lequel une baisse de 77 % du TAC est recommandée, cristallise les inquiétudes. Car pendant que l’UE s’impose des réductions drastiques, la Norvège, l’Islande et les Îles Féroé ont fortement augmenté leurs captures, malgré les alertes scientifiques.

    ➡ Environ 450 navires LPDB capturent du maquereau de façon saisonnière.
    ➡ Le changement climatique modifie l’aire de répartition de l’espèce
    ➡ L’UE doit taper du poing sur la table auprès des pays nordiques pour un effort réparti et une protection réelle de l’espèce

  2. Gadidés en mer Celtique – Un risque de décisions disproportionnéesLa raréfaction observée sur le cabillaud, l’églefin et le merlan conduit à une recommandation de TAC zéro. Même si un compromis est attendu, une forte baisse est inévitable.

    ➡ 45 chalutiers adhérents à LPDB sont directement concernés
    ➡ Les gadidés représentent moins de 10 % de leurs captures : la flotte bretonne n’est pas responsable de la situation, davantage liée aux évolutions climatiques.
    ➡ Les mesures techniques envisagées (maillages, fermetures…) affecteraient une multitude d’espèces qui se portent bien.
    LPDB appelle à des décisions proportionnées, qui ne mélangent pas la fixation des quotas et les mesures techniques complémentaires.

  3. Lieu jaune du golfe de Gascogne – Incohérence entre les observations des professionnels et les avis scientifiquesAlors que le CIEM recommande une diminution de 40 % du TAC, la Commission envisagerait une baisse de -26 %. Pourtant, tous les signaux observés en mer indiquent une amélioration :

    ➡ Abondance en hausse depuis fin 2024
    ➡ Débarquements élevés
    ➡ TAC déjà réduit de 35 % entre 2023 et 2024
    ➡ Taille minimale relevée + fermeture d’un mois du Golfe de Gascogne
    ➡ Le lieu jaune est travaillé par 350 bateaux LPDB, dont 85 % de moins de 12 mètres. Une nouvelle baisse serait incomprise et très difficile à absorber pour les petites pêcheries. LPDB estime nécessaire a minima de maintenir le quota actuel.

    Ces 3 exemples montrent ce que vivent nos pêcheurs : des variations extrêmes d’une année sur l’autre et une instabilité qui touche aussi bien les chalutiers hauturiers que les petites unités côtières. Nous demandons au Conseil des ministres d’adopter des mesures proportionnées, fondées sur les connaissances scientifiques mais aussi sur ce que les pêcheurs observent en mer, et d’en mesurer l’impact social et économique.