La semaine dernière, deux publications sur la pêche ont retenu notre attention. Sans se répondre directement, elles se font écho. Nous souhaitions vous en proposer une analyse comparative.
📰 D’un côté, un article signé par deux chercheurs dans The Conversation France.
On y lit :
– « La pêche souvent désignée par les médias comme une menace pour les océans »
– « Un sujet éminemment complexe. »
– « Les débats manquent de nuance. »
– « Le choix des mots n’est pas anodin. »
– « Clivante, ces simplifications sont surtout trompeuses. »
– « Les oppositions binaires ne rendent pas justice à la complexité des situations. »
→ Un ton mesuré. Des hypothèses. Bref, de la nuance.
📻 De l’autre, une chronique diffusée sur France Inter signée Claire Nouvian.
On y entend :
– La France touche le fond… et racle, comme les chalutiers
– Ce sont nos impôts qui financent l’anéantissement du milieu marin.
– Ces chalutiers ont transformé […] l’extraordinaire abondance, richesse et fragilité des milieux marins en bouillie informe et infâme
– Bulldozer des mers très énergivore
– Trilogie toxique formée par le gouvernement, les lobbies du chalutage et la science d’État
– Chercheurs aux ordres du politique
→ Des superlatifs. Des condamnations. Bref, de l’outrance.
En se concentrant sur la forme, sans rentrer dans une analyse de fond on en conclut :
Les chercheurs formulent des hypothèses → les militants accusent.
Les scientifiques invitent au débat → les militants désignent des coupables.
Quand Claire Nouvian parle de « science d’État », elle ne critique pas seulement une méthodologie scientifique. Elle met en cause l’intégrité des chercheurs. Elle nie le pluralisme du débat public. Elle disqualifie toute voix contraire à la sienne. C’est du populisme. Dans ce qu’il a de plus dangereux pour la démocratie.
A l’OP Les Pêcheurs de Bretagne, nous ne prétendons pas détenir la vérité.
Mais nous savons que l’avenir des mers et des océans ne se construira pas dans l’anathème.
Nous sommes profondément préoccupés de la tournure que prend le débat public sur la pêche. La nuance n’est pas l’ennemie du progrès. Elle en est la condition.