Dans la continuité d’actions déjà mises en œuvre de 2004 à 2009 et poursuivant la recherche de solutions efficaces à cette problématique, Les Pêcheurs de Bretagne a souhaité agir de façon concrète avec l’implication des pêcheurs de l’organisation. En partenariat avec Ifremer et l’observatoire Pélagis et le soutien financier de France Filière pêche, l’OP a testé en 2018 l’efficacité d’un modèle de pinger développé par la société STM (modèle DDD03H) dans le cadre du projet PIC.

Le rapport final du projet PIC (téléchargeable ici)  rédigé par les 3 partenaires du projet PIC (Les Pêcheurs de Bretagne, Pélagis et Ifremer) est désormais disponible. Il présente :

  1. Un état des lieux des connaissances sur les dauphins communs dans le golfe de Gascogne, sur les captures accidentelles et sur les modalités de mitigation
  2. Une description de l’activité des chalutiers pélagiques en 2017/2018
  3. La description des expérimentations réalisées et l’analyse des données et discussions qui en sont issues.

Les résultats qui y sont détaillés et argumentés concernent :

  • L’estimation de l’efficacité des pingers testés
  • L’estimation du nombre de captures accidentelles par la flottille de chalutiers pélagique du golfe de Gascogne selon 2 scénarios avec ou sans pingers. Ces estimations sont réalisées sur la base des évaluations de l’efficacité des pingers et des observations réalisées sur 3 paires de chalutiers pélagiques sur la totalité de leur saison hivernale au pélagique (représentant ainsi 20% de la flottille pélagique). Ces dernières donnent ainsi une représentation exhaustive de ce phénomène de captures accidentelles lors de ces expérimentations.
  • Les résultats des opérations de marquage des individus capturés accidentellement réalisées dans le cadre du projet PIC permettant d’estimer la probabilité d’échouage d’un individu capturés en mer.

 

Ce travail met en exergue différents éléments (détaillés dans le rapport) :

  • Il existe encore de nombreuses inconnues sur la population de dauphins communs dans le golfe de Gascogne à commencer par l’unité de gestion
  • Les expérimentations ont montré que les pingers réduisent de manière significative les captures accidentelles (efficacité de 65% pour diminuer le taux de captures accidentelles).
  • Lors des expérimentations 17 carcasses de dauphins morts capturés accidentellement ont été marquées. 53% (n=9) ont été retrouvées échouées sur les plages par le RNE. Ce taux est supérieur à celui estimé par le passé et utilisé dans les modélisations (17,9%). Par ailleurs, certaines carcasses relâchées au même moment (même heure, même position) ont été retrouvées échouées sur des lieux relativement éloignés l’un de l’autre. Cette opération met en avant la sensibilité de certains paramètres nécessaires aux méthodologies d’évaluation du nombre de captures accidentelles basées sur les échouages, notamment les modalités de dérive des carcasses et la nécessité de continuer les actions dans ce sens.
  • Par ailleurs, l’ordre de grandeur de l’évaluations du nombre de captures accidentelles sur la base des observations réalisées dans le cadre du projet PIC qui ont été réalisées (correspondant à la contribution de l’activité pélagique aux captures accidentelles) est largement inférieure à l’évaluation globale des captures accidentelles estimés par le biais des échouages pour les années passées, mettant en évidence que d’autres causes existent dans ce phénomène de captures accidentelles qu’il est impératif de comprendre et d’étudier. 

Rappel/actualités :

Depuis le 1er décembre 2018, tous les navires pratiquant le chalut pélagique lors de la saison hivernale sont équipés de pingers. Par ailleurs, dans un soucis de transparence sur leurs activités, de nombreux professionnels embarquent des observateurs OBSMER, financés par la DPMA, dont l’activité est dédiée à l’observation des captures accidentelles.

Les retours des professionnels et des observateurs confirment l’efficacité des pingers pour les chalutiers pélagiques!  Ainsi, d’après la DPMA (Le marin du 7 mars 2019) depuis le début de l’année 47% de l’activité a été observée et le constat est le suivant « 21 captures accidentelles ont été décomptées lors de ces observations ».