En parlant de chalut…

Date de publication : 28 septembre 2023

De nombreux arguments scientifiques sont repris par certains pour justifier de contraintes fortes sur l‘activité chalutière dans plusieurs zones et contextes. Un article récent publié dans le journal du CIEM prend du recul sur cette technique en évaluant sa durabilité et ses impacts environnementaux par rapport à d’autres systèmes de production alimentaire (Hilborn et al., 2023)[1].

[1] https://doi.org/10.1093/icesjms/fsad115).

 

Résumé :

Les engins traînants en contact avec le fond, tels que les chaluts, sont largement considérés comme ayant l’impact environnemental le plus élevé parmi les engins de pêche couramment utilisés. Les inquiétudes concernant l’impact sur les communautés benthiques, les prises accessoires et l’empreinte carbone sont souvent soulignées comme étant beaucoup plus élevées que pour les autres formes de pêche. En conséquence, l’utilisation de ces engins a été interdite ou sévèrement restreinte dans certains pays, et de nombreuses propositions ont été formulées pour mettre en œuvre de telles restrictions ailleurs.

Dans cet article, les auteurs :

1/ examinent la durabilité du chalutage de fond en ce qui concerne les espèces cibles, l’impact sur les communautés benthiques, les prises accessoires et les rejets, l’empreinte carbone liée à l’utilisation de carburant et l’impact sur la séquestration du carbone.

2/ comparent l’impact à d’autres formes de pêche et à d’autres systèmes de production alimentaire. L’empreinte carbone est en moyenne plus élevée que celle du poulet ou du porc, mais bien inférieure à celle du bœuf. En rentrant dans le détail pêcherie par pêcherie cette empreinte peut être bien inférieure à celle du poulet ou du porc.

 

Dans l’ensemble, les préoccupations concernant les impacts du chalutage peuvent être considérablement atténuées lorsque les mesures techniques et de gestion des engins de pêche existants (par exemple, des modifications de la conception des engins et des contrôles spatiaux) sont adoptées par l’industrie et les organismes de réglementation et que la course au poisson est éliminée. Lorsque ces mesures de gestion sont mises en œuvre, il apparaît que le chalutage de fond aurait un impact environnemental moindre que celui de l’élevage ou de l’aquaculture nourrie, qui remplaceraient probablement les poissons capturés au chalut si le chalutage était interdit.