Projet VIVANT : optimiser la vitalité des langoustines du golfe de Gascogne

Date de publication : 25 octobre 2018

Avec l’équipement massif en viviers de la flottille de langoustiniers depuis le début des années 2000, la qualité des langoustines a fortement augmenté. Elles sont débarquées bien vivantes par les professionnels et vendues aux consommateurs dans les 12 heures, principalement sur le Grand-Ouest et les zones côtières. Cependant, différents paramètres peuvent être optimisés par l’ensemble des acteurs de la filière pour augmenter la durée de vie des langoustines et ainsi toujours mieux les valoriser sur le marché local et s’ouvrir à de nouveaux marchés.


De mai à septembre 2018, Les Pêcheurs de Bretagne, en collaboration avec Haliocéan, a réalisé de nombreuses expérimentations. L’objectif est d’essayer de déterminer l’effet de différents critères en fonction des techniques, des modes de travail et de commercialisation des différents acteurs de la filière :

1) A toutes les étapes : 

Utilisation de sous-conditionnements dans l’objectif de limiter l’écrasement des langoustines, améliorer la circulation de l’eau, limiter les manipulations et donc les risques de mutilation… Ces « paniers prototypes » de 2 kg à 2,5 kg seulement sont dimensionnés afin de s’insérer dans les caisses CURTEC actuellement utilisées dans les viviers (5 paniers), dans les bacs de criées (3 paniers) et enfin dans les caisses polystyrène pour l’expédition.

2) A bord du bateau : 

  • Ecumeur
  • Température de stockage à 7-9°C
  • Circulation de l’eau optimisée à l’intérieur du vivier

Qu’est-ce qu’un écumeur?

Un écumeur est un boitier qui permet de faire mousser l’eau de mer pour créer de l’écume. Cette écume est composée de matière organique ainsi que des déchets produits par les langoustines. Son utilisation contribue à purifier l’eau en éliminant les excrétions au fur et à mesure de leur production. Deux types d’écumeurs ont été testé : ceux proposés par les sociétés SeaTech et EMYG.

3) Avant le conditionnement :

  • Strict respect de la chaine du froid
  • Aspersion par brumisation d’eau de mer réfrigérée
  • Immersion en vivier à 6°C et 9°C pendant une période de 12 à 24h

4) Conditionnement et transport : 

Sur cette phase l’objectif a été l’optimisation du transport plutôt que le développement de transport en camions viviers dont la logistique peut s’avérer contraignante.

  • Strict respect de la chaine du froid
  • Transport en caisse polystyrène à sec avec papier journal / paille humidifiée / bloc de froid
  • Transport en caisse polystyrène avec eau de mer et atmosphère modifiée

 

  • Dans leur habitat naturel, les langoustines vivent à une température comprise entre 10 et 11°C
    • Comme tous les crustacés, les langoustines supportent mal les variations de température !
    • Les chocs thermiques ainsi que le séjour prolongé dans de l’eau dont la qualité n’est pas maîtrisée contribuent à diminuer la durée de vie des langoustines.

Il n’existe pas un processus unique et les critères sont à adapter en fonction des circuits logistiques de chaque acteur. Cependant, les conclusions de cette étude, dont les résultats seront disponibles dans le rapport final, permettront à chacun d’optimiser son processus. L’optimisation des viviers à bord des navires offre notamment la possibilité de faire un retrempage des langoustines en vivier à terre. Ce passage en vivier permet aux langoustines de rejeter les déchets et les toxines qu’elles ont pu stocker en mer et ainsi être prêtes pour supporter le transport en caisse polystyrène jusqu’au client final. A titre d’exemple, l’utilisation des paniers à bord et d’un écumeur dans un vivier à 6-7°C, associée à un passage en vivier de 12 heures à terre à 6°C, a permis d’avoir des langoustines d’une qualité optimale et très frétillantes après un transport de 12 heures (voir vidéo ci-dessous). Des résultats encourageants et très prometteurs !

L’OP se tient à disposition de ses adhérents pour tout conseil concernant l’optimisation des viviers à langoustines (mise en place d’écumeur, optimisation de la circulation de l’eau dans le vivier, réglage de la température…).

  • Les patrons et équipages du Santimax à Lorient et du Narval 3 au Guilvinec, qui ont accepté la mise en place d’écumeurs et de tests sur leurs viviers et d’échantillonner des langoustines
  • L’équipe de Top Atlantique, qui a mis à disposition ses locaux pour le conditionnement des échantillons ainsi que des véhicules frigorifiques pour la simulation de transport.
  • L’équipe de cinq degrés ouest, qui a mis à disposition ses viviers fraîchement mis en service pour stocker les langoustines.
  • Les fournisseurs d’équipements, de matériels et d’emballages