Après la gestion du risque marché et la gestion des droits de pêche, voici le troisième volet de présentation de nos missions avec notre rôle de représentation. Une mission de tous les instants, qui se traduit de différentes manières au travers des adhérents, des membres du CA et des permanents. Car être présent et prendre la parole dans les différentes instances de la pêche est absolument indispensable pour défendre nos intérêts..
Représenter, c’est avant tout être acteur et force de propositions!
Participer à des réunions, rencontrer des responsables, échanger des informations, faire remonter les préoccupations du terrain… Entretenir des relations suivies avec tous les acteurs de la filière est une mission essentielle de Les Pêcheurs de Bretagne, que cela soit fait de manière formelle ou informelle.
« Les Pêcheurs de Bretagne représente un poids économique important dans le secteur des pêches, une grande diversité de métiers, de pêcheries et de zones de pêche. C’est à travers l’activité même de ses adhérents que Les Pêcheurs de Bretagne tire toute sa légitimité et a su au fil du temps développer une expertise et des services pour répondre aux besoins des professionnels.
Cette expertise est au service des adhérents dont les représentants réunis au sein du CA donnent collectivement le cap et sont les garants des équilibres entre les différents métiers et les différents ports. A ce titre, la première représentante de Les Pêcheurs de Bretagne est notre présidente Soazig Palmer-Le Gall, garante d’une bonne gouvernance et ambassadrice de l’organisation à tous les niveaux et particulièrement vis-à-vis des instances de tutelles (Ministères, DPMA, France Agrimer) et des « politiques ».
Notre représentativité au sens large est un atout, mais encore faut-il l’utiliser à bon escient. Pour cela le travail réalisé par les permanents depuis de nombreuses années a mis Les Pêcheurs de Bretagne au premier plan sur de multiples sujets en traitant diverses problématiques du terrain jusqu’aux instances communautaires. L’OP doit être capable de faire la synthèse entre les
attentes des adhérents et les exigences de la PCP. Un exercice difficile qui demande un important travail de concertation et d’explication, car le plus important est de mettre en résonance les différentes parties prenantes sans jamais oublier nos priorités. Le consensus n’est pas une n en soi, les intérêts de nos adhérents sont l’objectif à atteindre mais peuvent nécessiter des compromis dans le cadre d’une négociation.Cette volonté d’être force de proposition et au maximum acteur de notre destin dans un environnement malgré tout de plus en plus complexe à maîtriser avec de nouveaux acteurs qui, à dessein, veulent nuire à la pêche, nécessite un travail quotidien et des compétences. L’OP a su capitaliser en créant un véritable réseau, des connexions et des bonnes relations avec différents partenaires en Europe. Ce qui est certainement imperceptible dans l’activité au quotidien de nos adhérents en mer est parfois majeur, les échanges de quotas avec les OP étrangères est un exemple concret.
Tout cela se cultive, s’apprend et se transmet car nous représentons avant tout une organisation qui a su anticiper et évoluer dans un environnement très mouvant. Les permanents de Les Pêcheurs de Bretagne s’y emploient quotidiennement et sont sur plusieurs fronts chaque année.
La représentation sur tous les fronts

De l’art de négocier

Participant aux différentes discussions, l’OP tente de peser de tout son poids et d’intervenir à tous les niveaux. « A Bruxelles, par exemple, nous sommes l’OP française la plus présente dans les discussions et c’est loin d’être du folklore, insiste Jean-Marie Robert. La prise en compte de nos positions est l’addition d’une présence sur le terrain et d’une forte crédibilité. Nous jouons sur les deux tableaux. Et, plus la décision est lointaine et plus ces deux aspects sont importants. Il faut aussi se créer des amitiés et des relais pour être constructifs et ne pas se contenter de l’exaspération ! ». Fort heureusement, Les Pêcheurs de Bretagne compte de nombreux membres à même d’apprécier la difficulté et la totalité des enjeux des négociations, ce qui est une condition nécessaire pour identifier des solutions crédibles, constituant la base des revendications défendues. Aujourd’hui, les seuls intérêts socio-économiques ne sont plus pris en compte par les institutions, s’ils ne sont pas accompagnés d’arguments scientifiques. Et certains politiques semblent accorder une place toujours plus importante aux ONG environnementales. Il faut donc composer avec cette réalité et bâtir des argumentaires très structurés. Après avoir identifié une stratégie de négociation, parfaitement adaptée aux réalités du terrain des professionnels de l’OP et du contexte général, les « négociateurs » multiplient les rencontres formelles et informelles. « D’ici le 31 mai, nous devons par exemple faire des propositions sur les dispositifs sélectifs en mer Celtique, dit Jean-Marie Robert. Pour arriver avec les propositions les plus pertinentes, nous allons d’abord nous intéresser à l’activité de nos bateaux en interrogeant nos adhérents sur leur stratégie de pêche, les abondances par espèce, les propositions envisageables en termes de sélectivité, etc. Puis nous croiserons ces pratiques et les études pour définir avec nos membres la meilleure stratégie. Il est aussi probable que nous discutions avec nos homologues irlandais, également très investis sur ce thème. »
On garde souvent en tête, et à juste titre, le caractère irréaliste et parfois déconnecté de la réalité de terrain de la plupart des nouvelles propositions de règlement. Face à ce constat, la tentation est grande de penser qu’il serait mieux de rejeter en bloc l’ensemble des règlementations et des propositions. Cette position serait plus facile,… mais une telle opposition, frontale et systématique sur tous les dossiers qui concernent l’ensemble des flottilles et des métiers de l’OP n’est pas tenable car, à court terme, elle contribuerait seulement à décrédibiliser la structure et ses adhérents. Il faut donc mesurer le chemin réalisé pour faire évoluer les choses, et dans l’environnement mouvant dans lequel la gestion des pêches sera toujours inscrite, apprécier à sa juste valeur le maintien de l’existant.
Un exemple de représentation : le suivi du processus de révision du Règlement européen « mesures techniques ».
Mi-janvier, le vote du Parlement européen sur le projet de réforme du Règlement dit « mesures techniques » a été très médiatisé pour ce qui concerne l’encadrement de la pêche électrique occultant un aspect de ce texte crucial pour les pêcheries, à savoir la modification des maillages règlementaires des engins de pêche.
Ce texte, initialement proposé par la Commission européenne en mars 2016, amendé par le Conseil des ministres en mai 2017 puis par le Parlement européen en janvier 2018 va désormais faire l’object d’un trilogue entre ces trois institutions communautaires. Processus dont le calendrier n’est pas encore connu mais que l’OP suivra de près. En effet, certaines modifications proposées pourraient être très impactantes sur l’activité des adhérents, en particulier pour les chalutiers opérant en mer Celtique dont le maillage de référence pourrait passer de 100 à 120 mm. Un des enjeux sera d’obtenir que le processus de régionalisation prévu par la Politique Commune de la Pêche puisse s’appliquer à la définition des maillages afin de pouvoir tenir compte des spécificités de chaque pêcherie et des travaux réalisés sur la sélectivité des engins de pêche.
Représenter les adhérents auprès des instances mais aussi du public

- La présentation de l’OP, de sa flottille et de ses missions en faveur d’une pêche durable
- Les objectifs et les méthodes de gestion de l’OP
- Les projets en cours au sein de l’OP qui œuvrent pour l’accomplissement de la PCP
- Le cadre règlementaire d’exercice des pêches maritimes
- La présentation des techniques de pêche
- La filière des pêches maritimes, les espèces capturées par les navires membres avec conseils culinaires de préparation pour le consommateur.
En plus de ces actions orientées vers le grand public et les institutions, Les Pêcheurs de Bretagne développe également la communication interne vers ses membres (espace privé sur le site internet, application mobile consultable en mer…) afin de faciliter l’échange d’informations.
Chaque adhérent, avec les membres du CA sont les premiers « ambassadeurs » de Les Pêcheurs de Bretagne dans les ports et là où ils s’investissent.
Notre présence dans les principales instances
La diversité des activités des adhérents de l’OP implique une présence de leurs représentants (chargés de mission mais aussi adhérents) dans de nombreuses instances. Tour d’horizon…

Représenter, c’est avant tout être acteur et force de propositions!
